Il y a deux mondes. Ou plutôt, un monde et des multiples façons de l'observer. De le voir. De le percevoir.
J'ai réalisé que je n'étais pas du bon côté de la barrière. Vous savez ce côté qui ne permet pas aux gens comme moi d'évoluer sous des cieux magnifiques et enchantés. De marcher sans avoir, à chaque instant, cette tranquillité d'esprit qu'ont les gens du bon côté de la barrière.
Il n'y a jamais de vraies amitiés ou de vraies implications sans qu'on vous fasse penser ou sentir que vous êtes différent, à un moment ou à un autre.
Alors vous remarquez cette très légère grimace, ce mot acide et rapidement prononcé vite rattrapé par d'autres mots comme pour le cacher. Ce dégoût à peine perceptible ou au contraire, ce sourire moqueur bien marqué, cette phrase assassine prononcée après votre passage.
Ce monde dans lequel je vis. D'un côté de la barrière parce que je n'ai pas ma place de l'autre côté.
Non ce n'est pas la barrière du langage. J'ai su très tôt m'instruire et m'entourer de toutes sortes de livres qui m'ont permis de m'exprimer plus que correctement.
Non plus celle de la langue. On m'a arrêtée très tôt dans l'apprentissage de ma langue pour m'éviter d'avoir un accent qui pourrait m'identifier comme une petite noire. Et c'est très dommage. Mais c'est un autre débat...
Cette barrière, c'est celle du physique. Oui je vis du côté des gros. Du côté de ceux qui ne rentrent pas dans le moule, ceux qui ne respectent pas ces critères de la minceur, de la femme sylphide à la limite d'avoir la peau sur les os pour ressembler le plus possible à Kate.
Alors vous me direz -pas sincèrement du tout- oui mais il faut cultiver cette différence ou cet adage ridicule -mieux vaut faire envie que pitié. oui mais envie jusqu'à quel point? Jusqu'à un 38. Ou un 36 si on n'est pas trop gourmand...
Alors on reste la bonne copine qui reçoit par moments des petites piques ou on est une option pas du tout envisageable. Ou encore pire, on subit une indifférence marquée comme si on était releguée dans un coin.
Alors les conseils bien avisés fusent. Si tu ne te plais pas comme ça, change. Oh comme c'est simple! Si seulement il s'agissait seulement d'un "futile" abus de nourriture grasse et de sucreries, ce serait si simple d'y remédier. On serait tous et toutes foutus d'arbhorer cette silhouette tant convoitée à notre ère...
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